P.43 - Prévalence du reflux gastro-œsophagien (RGO) chez l’enfant et l’adolescent en France : résultats d’une étude observationnelle transversale - 02/04/09
L Martigne [1],
PH Delaage [2],
F Thomas-Delecourt [2],
P Barthelemy [2],
F Gottrand [1]
Voir les affiliationsIntroduction : Les manifestations et la fréquence du RGO en fonction de l’âge sont mal connues en France. L’objectif de cette étude était de déterminer la prévalence du RGO chez les patients de 0 à 17 ans ainsi que sa symptomatologie et sa prise en charge en médecine générale (MG) et en pédiatrie (P).
Matériels et Méthodes : L’enquête a été réalisée par TNS-Healthcare sur un échantillon de 404 MG et de 180 P représentatifs de la population médicale française. Tous les patients de 0 à 17 ans consultant spontanément sur deux périodes de trois jours séparées de deux semaines ont été recensés. Le médecin remplissait un questionnaire pour les enfants chez qui il retenait le diagnostic de RGO lors de la consultation.
Résultats : 10 394 patients ont été recensés pendant l’étude (5 143 par les MG et 5 251 par les P). La prévalence du RGO était de 15,1 % (n = 776) pour les enfants vus par les MG, variant de 28,7 % (n = 449) pour ceux âgés de 0 à 23 mois, 7,9 % (n = 176) de 2 à 11 ans et 11,0 % (n = 151) de 12 à 17 ans. Elle était de 15,1 % (n = 793) pour les patients vus par les P, de 22,7 % (n = 706) pour ceux âgés de 0 à 23 mois, 4,0 % (n = 74) de 2 à 11 ans et 5,1 % (n = 13) de 12 à 17 ans. En extrapolant à la population française, la prévalence du RGO chez les enfants de moins de 18 ans est de 10,3 % (0-23 mois = 24,4 %, 2-11 ans = 7,2 %, 12-17 ans = 10,7 %). Chez le nouveau-né et le nourrisson, les symptômes typiques de RGO les plus décrits sont les régurgitations (85 %) et les pleurs (45 %) ; 42 % présentent des difficultés alimentaires et 10 % un stridor. L’examen le plus fréquemment réalisé est la pH-métrie (13 %). Les mesures non médicamenteuses (MNM) préconisées sont une diminution du volume des biberons ou un épaississement des repas (85 %) et une position en décubitus dorsal (83 %). 79 % reçoivent un traitement médicamenteux (antiacides/alginates (AA) = 71 %, antiémétiques (AE) = 64 %, IPP = 20 %), 24 % sont adressés à un confrère (gastro-entérologue pédiatrique (GE Ped) = 49 %, pédiatre polyvalent = 37 %). Pour les enfants de 2 à 11 ans, les symptômes typiques de RGO sont le pyrosis (37 %), les régurgitations (36 %) et les vomissements (32 %) ; 68 % présentent une toux chronique, 35 % des symptômes ORL et 24 % de l’asthme. Les examens les plus fréquemment réalisés sont la pH-métrie (24 %) et la fibroscopie (18 %). Les MNM retrouvées sont la surélévation de la tête du lit (62 %) et la suppression de certains aliments (56 %). 90 % reçoivent un traitement médicamenteux (AA = 61 %, AE = 49 %, IPP = 37 %). 43 % sont réorientés (GE Ped = 48 %, gastroentérologue polyvalent (GE) = 25 %). Pour les patients de 12 à 17 ans, les symptômes typiques de RGO les plus fréquents sont le pyrosis (86 %) et les régurgitations (33 %) ; 33 % présentent une toux chronique. L’examen le plus prescrit est la fibroscopie (30 %). Les MNM décrites sont la suppression de certains aliments (73 %) et la surélévation de la tête du lit (52 %). 96 % reçoivent un traitement médicamenteux (AA = 54 %, AE = 25 %, IPP = 64 %). 34 % sont réorientés (GE = 72 %).
Conclusion : Cette étude montre que 10,3 % des enfants français présentent un RGO. Cette prévalence est élevée chez le nourrisson (24,4 %), plus faible chez l’enfant 2 à 11 ans (7,2 %), et remonte à 10,7 % à l’adolescence. La présentation clinique et la prise en charge varient en fonction de l’âge.
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Vol 33 - N° HS1
P. 40 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.